Le 1er Mai 1916
Mes chers et bien aimés enfants:
Quand vous lirez ces lignes j’aurai déjà rencontré mon Dieu, mon Créateur. Puisse-t-il être, pour moi, mon Sauveur et non mon Juge.
Il y a 59 ans aujourd’hui que j’ai fait ma chère et inoubliable Première Communion dans la Sainte Chapelle du Couvent du Sacré-Cœur à St. Michel.
Aujourd’hui, je suis seule à la maison, avec ma pensé et dans la présence du Sacré-Cœur que j’ai reçu ce matin dans la Sainte Communion et de la Sainte Vierge, Ma Mère et ma Souveraine.
Mes enfants n’oubliez pas votre Dieu, servez le comme je vous l’ai montré. La messe surtout, ENTENDUE TOUS LES DIMANCHES ET FÊTES, sera votre passe port au Ciel. Soyez unis, aimez vous les uns les autres. Que l’union qui existe entre vous et qui a fait mon bonheur, soit toujours la même, jusqu’à la grande reeunion de toute la famille au Ciel dans le Cœur de Jésus avec Marie notre Mère. Grâce que j’ai demandé à Dieu tous les jours de ma vie de mère.
Je viens de lire dans le livre de Prière du Père Lasance ce qui suit:
Don’t go to Heaven alone. Take somebody with you. Mothers take your children with you. Pray as long as you have breath in your body. Never despair and never give up hope that you dear ones, no matter how far their footsteps have wandered, will one day stand WITH YOU before the White Throne.
Voilà mon espérance et la prière de ma vie. A vous maintenant de ne pas l’oublier et de venir un jour rejoindre celle dont le cœur n’a eu que deux parts: Celle de Dieu et la vôtre.
Je vous demande de ne pas me regretter; je suis à la fin de mon pèlerinage sur cette terre, et il est temps que j’ aille jouir du bonheur du Ciel. Si Dieu le permet. Je l’espère.
Je vous demanderai de ne pas pleurer si ce n’était pas contre la nature et les sentiments de l’ affection filiale qui doit exister entre les enfants et leurs parents.
Prévenez de ma mort mes parents du Carencro, ceux de Pont Breaux, de St. Martin, mes amis de Broussard, de Scott, afin que tous viennent prier pour moi.
Prévenez mes amis les Père Baulard, Drosserts, Grimaud, Grace, Langlois et Sarrazin.
Le Bon Cher Père Teurlings m’aura déjà donné, lui, mon passe port pour l’Eternité.
Ne me faites pas de grandes funerailles, LA SAINTE MESSE si vous le pouvez.
Mon seul mérite, (s’il en est un) a été d’essayer de donner le bon exemple et de bons conseils malgré mes fautes et mes imperfections.
A part cela, j’ ai servi mon Dieur et aime mes enfants pardessus tout, après LUI.
Aimez vous. Soyez Chrétiens.
Au revoir au Ciel …
Ainsi soit-il.
Mame.
———-
Notez ça qui suit :
L’auteur : Marie Athénaïse Vavasseur
Née : 12 d’août de 1843
Lieu de naissance : Couvent, Paroisse Saint-Jacques, Louisiane
Parents : François Achille Vavasseur & Marie Joséphine Arceneaux, tous du Couvent, Paroisse Saint-Jacques.
Décédée : 9 d’août de 1931 à Vermilionville (Lafayette), Paroisse Lafayette, Louisiane
Époux : Édouard Eugène Mouton, avocat à la court
Date et lieu du marriage : 28 de novembre de 1866 à Saint-Jacques, Paroisse Saint-Jacques.
Parents : Edmond Eugène Mouton & Eulalie Voorhies
Lieu de naissance : Vermilionville, Paroisse Lafayette
Enfants:
1. François Vavasseur MOUTON ( 1868 ).
2. Joséphine Marie Martha MOUTON ( 31 Aug 1869 )
3. Édouard Eugène MOUTON, II ( 1 Apr 1871 )
4. Pierre Alexis MOUTON ( 6 Feb 1875 )
5. Adolphe Alexandre MOUTON ( 9 Aug 1876 )
6. Amélie Louise MOUTON ( 18 Jun 1878 )
7. Rose Irma MOUTON ( 10 Oct 1880 ).
Articles de blogue associés :
The Vavasseurs: A Family Snapshot (in English)
Christophe Landry says
Parfait, le français de cette lettre, cette dernière qui date de l’année 1916. L’auteur (la cousine d’un arrière grandpère) était une créole de la Paroisse Saint-Jacques.
Ce n’est pas tout : son époux, un avocat de Lafayette, était le petits-fils de refugiés de l’Acadie. L’oncle de l’époux était Alexandre Mouton, un gouverneur de Louisiane au 19e siècle.